La plus prestigieuse galerie de Minorque, avec un accent français !”

En l’espace de deux petites années, la galerie d’art internationale Hauser & Wirth est devenue un incontournable pour tout séjour à Minorque, que vous soyez fan d’art contemporain ou pas ? Pourquoi ? Pour deux raisons : 

  • Le cadre exceptionnel : L’île du roi, une île ….dans le port de Mahon qui accueillait au 18 e un ancien hôpital militaire.
  • La qualité des artistes qui exposent, tous de renommée mondiale
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Après Mark Bradford en 2021 et Rashid Johnson en 2022, c’est la californienne Christina Quarles qui exposera ses œuvres du 18 juin au 29 Octobre. Si vous n’êtes pas connaisseur, je peux juste vous indiquer une référence sur Christina : Elle a exposé à la biennale de Venise en 2022, considérée  à juste titre comme une des plus prestigieuses manifestations artistiques en Europe, et dans le monde, excusez du peu !

Mais la galerie d’art Hauser & Wirth, c’est aussi une implication locale. Elle organise des ateliers, des concerts, visites guidées etc…Vous trouverez tout l’agenda dans la section informations pratique de cet article.

Par ailleurs, une autre exposition est organisée en parallèle, dédiée à des jeunes artistes. Cette année la thématique est “Después del Mediterráneo” ( après la Méditerranée), J’ai eu le privilège d’être invité à l’inauguration privée en présence des artistes. J’en ai profité pour réaliser une interview de Sara Ouhaddou, une jeune et prometteuse artiste …française qui nous divulgue son oeuvre Je te rends ce qui m’appartient / Tu me rends ce qui t’appartient. Voici la retranscription de notre rencontre: 

Hola Sara, je dois t’avouer que je suis un néophyte en art contemporain, mais c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup. Peux-tu te présenter ?

Sara Ouhaddou
Sara Ouhaddou, du talent made in France! Crédit photo : Courtesy Sara Ouhaddou and Galerie Polaris, Paris’

Je suis une artiste Franco-marocaine, ma pratique artistique est collaborative. J’interprète dans mon travail les liens ténus entre les différentes cultures dans le monde, notamment au travers de savoirs dit artisanaux. C’est en effet ma clef d’entrée pour réécrire l’histoire mondiale et les liens qui connectent mes deux pays d’origine, le Maroc et la France. 

L’histoire est toujours bien plus complexe que dans les livres, et les savoir-faire ont toujours circulé à travers le monde, la Méditerranée est un excellent exemple.

Quelle est ta relation avec Marseille?

Je suis née dans le Var proche de Marseille. Pour ma famille, Marseille c’était la ville la plus proche où on pouvait retrouver les produits marocains. Alors on y va souvent pour faire nos courses ou retrouver de la famille , des amis du Maroc. Avec mon école aussi j’allais souvent à Marseille pour visiter les musées et comprendre l’histoire de ma région. 

J’apprenais que Marseille c’était la ville phénicienne, gréco-romaine. Mais on ne me parlait jamais de la communauté d’Afrique du nord que je côtoyais. En 2019, j’ai décidé d’aller à la recherche des histoires peu connues de la ville. C’est ainsi que j’ai passé une année à fouiller le Musée d’Histoire de la ville et que j’ai rencontré les potiers Arabo-Andalou de St Barbes du 12 ème siècle.

 De Marseille à Minorque, comment t’es tu retrouvée à exposer à Hauser & Wirth ?

J’ai été contacté par le curateur Oriol  Fontdevila quelques mois auparavant pour discuter de mes recherches sur les histoires des échanges de savoir-faire en Méditerranée. Il connaissait mon travail et cette installation en particulier lors de la biennale Manifesta 13 à Marseille en 2020. J’ai été séduite par son projet d’exposition avec Hauser & Wirth Menorca, car je souhaitais que cet œuvre soit vue en Méditerranée le plus possible. Hauser & Wirth Menorca est une chance unique pour cette installation de continuer à vivre dans sa région.

Quelle est la genèse de ton œuvre ?

Je te rends ce qui m’appartient / Tu me rends ce qui t’appartient  fait référence à tous les éléments qui composent mon installation. Ces éléments, organiques et minéraux, sont constitués des savoirs échangés au Moyen Âge entre le monde arabo-andalou et Marseille. Ils témoignent de mon intérêt pour les récits méconnus qui créent des doutes dans l’histoire. J’avais envie que l’œuvre et le titre lui-même fasse référence aux allers-retours constants qui, finalement, définissent une invention. 

Les choses se déplacent en permanence, j’aurais aussi pu appeler l’œuvre “Ne vous inquiétez pas, rien n’appartient à personne, tout est à tout le monde”. Car c’est ça l’histoire : des échanges permanents. Il y a des endroits où les choses restent plus longtemps, des espaces où elles se transforment. L’histoire est un ensemble de relations. La méditerranée est un ensemble de relations. L’installation questionne l’approche des Musées d’histoire envers leur public, j’imagine d’autres dispositifs possibles ou on pourrait aborder l’Histoire différemment. 

En effet le titre de l’exposition After the Mediterranean, fait référence au futur, c’est important de penser le futur de la Méditerranée. La vision de cette œuvre c’est de redonner à la méditerranée sa fonction d’espace en mouvement ou les échanges ne cessent jamais et nourrissent de façon perpétuelle tous ses peuples et même au delà. 

Tu as d’autres projets en cours pour 2023 et 2024?  

Je rentre justement d’une recherche que je mène aux Etats-Unis, en collaboration avec la Villa Albertine, sur la représentation de l’étoile par les humains. Je ne sais pas encore ou cela va me mener mais la recherche est fascinante. Sinon, je prépare une exposition avec le Musée d’art contemporain de Marrakech et la galerie IFA à Berlin 2024 ou je traite de mon rapport à l’artisanat et plus particulièrement aux communautés artisanales. 

On pourra voir certaines de mes œuvres en collaboration avec des artisans marocain.e.s brodeuses ou verrier a la Triennale de Dunkerque, en France, en juin prochain, ou une des mes sérigraphie géante, appelée Lyam wa Lyam, à l’espace d’art ACUD à Berlin ce mois de Mai. 

On peut te suivre ou après avoir visiter ton oeuvre à Minorque ?

sur internet ouhaddousara.com et sur Instagram.

Merci Sara et à bientôt!

Informations pratiques 

Isla del Rey,Mahon

  • Adultes : 7€
  • -18 ans : 3 €
  • -3 ans gratuit

Le ticket comprend le transfert en bateau ( 10 minutes) depuis le port de Mahon jusqu’à l’île du roi. Réservation 24/ 48 heures à l’avance conseillée.

Excellent restaurant sur place.

+infos, agenda et réservations : Hauser & Wirth Minorque

Crédit photo principale : Courtesy Sara Ouhaddou and Galerie Polaris, Paris’

Cédric Balauze

A propos

Cédric Balauze

Je m'appelle Cédric, je suis bordelais et guide touristique à Minorque ou je réside depuis 2008. Sur mon blog, retrouvez mes conseils et bons plans pour préparer votre séjour de A à Z. Au programme : plages, visites, shopping, hôtels, appartements et restos !. Visiter le Minorque authentique avec l'aide d'un local !


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