Tu te rappelles ton premier jour à Minorque ?
En 2008, un an après notre rencontre, Josep mon conjoint qui est catalan, a décidé de me faire découvrir Minorque. Après deux semaines sur l’île, sur le ferry qui nous ramenait à Barcelone, je lui ai dit, “c’est certain qu’un jour nous vivrons à Minorque”, tout en ayant la gorge nouée de quitter ce paradis naturel. Après cette première découverte, nous venions chaque été passer nos vacances ici. Et en 2016 où nous avons saisi l’opportunité de pouvoir acquérir une maison dans le petit village d’Alaior dans le but de la reconvertir en bed & breakfast : MAISON SES PENYES.
Après deux (trop longues) années de travaux, à l’été 2018, j’accueille mes premiers hôtes MAISON SES PENYES. Une première saison “intense” mais récompensé par le fait de vivre la tranquillité minorquine, en plein de la méditerranée et surtout loin de l’agitation de Barcelone. Je me suis me rendu compte que j’avais fait le bon choix !
Tu avais vécu hors de France avant de t’installer à Minorque?
Oui, j’avais auparavant quitté ma Normandie pour Barcelone et ainsi rejoindre Josep. J’ai aussi beaucoup bougé grâce à mon ancienne activité professionnelle.
Quel était ton métier ?
J’étais danseur et chorégraphe professionnel en danse sportive. J’ai dansé dans plus de 80 pays en compétitions ou spectacles J’ai par exemple vécu à Londres et à Ljubljana (Slovénie). Ce milieu artistique m’a aussi ouvert d’autres portes. Ainsi j’ai enseigné la danse de nombreuses années. Enfin, j’ai aussi connu l’univers des médias : J’ai été durant 10 ans danseur et chorégraphe des émissions télévisées de Pascal Sevran.
Tu connaissais l’île avant de t’y installer ??
Amateur de plages paradisiaques et de randonnées, Josep n’a pas eu trop de difficultés pour me convaincre de venir à Minorque !
Tu avais déjà jamais imaginé finirait par vivre dans une petite ile comme Minorque?
J’ai toujours eu peur de la sédentarité. Par mon activité de danseur professionnel et mes multiples voyages, je n’avais jamais été trop confronté à cette situation ! Mais avec l’age la tranquillité de Minorque s’apprécient plus que l’agitation des grandes villes. Barcelone et Londres, c’est le passé pour moi. Je ne regrette pas du tout d’y avoir vécu, mais j’ai fermé une étape de ma vie, pour un rythme plus slow, plus proche de la nature.
¿Qu’est-ce qu’il te plaît le plus dans le fait de vivre ici ?
Le climat et un environnement paradisiaque. Cela a beaucoup compté pour moi que suit normand de naissance.
Je dois quand même avouer que le fait d’être insulaire comporte quelques défauts, mais c’est le jeu, je suis très heureux ici !
Comment s’est passé le processus d’adaptation ?
Très bien, car je venais de Barcelone et non de France. Je parlais déjà l’espagnol, le catalan et j’étais habitué au style de vie espagnole. Mais là aussi, l’Espagne c’est une chose et Minorque une autre ! Grâce à mes précédents voyages, j’ai appris une règle de base : respecter le lieu et les habitants ou je vis. C’est à moi de m’adapter à la culture locale. Mais c’est aussi génial, car si on s’ouvre avec les locaux, on apprend de nouvelles choses tous les jours même après plusieurs années !
Tu te sens parfaitement intégré ?
Je suis quelqu’un de bavard, et en plus je parle le catalan/Minorquin. C’est un vrai plus pour s’intégrer. Et bien sûr une règle d’or qui m’a toujours accompagnée : tolérance et respect.
Parle-moi de ton Bed and Breakfast?
C’est un bed & breakfast (aussi appelé Hôtel d’interior en Espagne) à taille humaine, seulement 3 chambres dans une ruelle d’Alaior, une petite ville de 10.000 habitants à 15 minutes de Mahon. Ouvert 7/7 du 1er avril au 31 octobre. Ensuite, repos et voyages !
¿Le plus grand obstacle que tu as rencontré sur L’ile ?
L’Administration locale ! Un parcours du combattant, je crois encore plus qu’en France ! Beaucoup de pertes de temps et d’argent. Mais c’est plus la faute du système que des fonctionnaires. Je tiens quand même à signaler que j’ai aussi rencontré des gens bienveillants qui ont pris la patience de m’apprendre comment naviguer dans les méandres de l’administration.
¿ Un artiste espagnol, acteur, chanteur, écrivain que tu aimes particulièrement ?
Passionné de lecture, l’écrivain Idelfonso FALCONES m’a séduit parmi tant d’autres (Josep PLA, Federico GARCIA LORCA, l’incontournable Miguel DE CERVANTES et son Don Quichotte. Quant à ma culture cinématographique, elle est pauvre honnêtement, mais l’actrice espagnole Victoria ABRIL, tant connue en France également, me laisse l’image parfaite de la Femme espagnole, de caractère, intelligente, joyeuse, dynamique, féminine, etc… Pour ce qui est de la musique, j’admets écouter davantage la française que l’espagnole : mes années Pascal Sevran m’ont laissé des traces !
Une phrase préférée en Minorquin ?
T’estim ! Qui signifie “je t’aime” en minorquin.
¿Qu’est-ce qui te manque de la France ?
Le fromage français est le produit qui me manque le plus dans ma vie quotidienne ! D’ailleurs, si tes lecteurs veulent me faire plaisir, ils peuvent m’en amener !
¿ Un ami commun m’a dit que ta tartiflette est célèbre à Alaior ?
Mes talents culinaires, soyons encore honnêtes, sont plus que limités… Mais oui, la raclette et la tartiflette ont connu à plusieurs reprises un véritable succès auprès de mes amis minorquins !
Test pour savoir si tu es un bon minorquin ? Mahon et Ciutadella, c’est loin d’Alaior, non ?
Minorque est une petite ile de 50 kms Est-ouest et 20 Nord-Sud. C’est idéal pour les touristes. Mais, oui, pour nous les locaux, nous avons un rapport différent avec les distances. Il y a deux semaines je suis allé à Ciutadella et cela m’a paru super long, alors que c’est à juste à 30 minutes en voiture !
Quelle serait la meilleure publicité pour Minorque ?
Un slogan personnel et professionnel, simple, mais fort : le véritable luxe est celui de l’authenticité et de la simplicité.
L’environnement naturel de l’ile est exceptionnel, nul besoin d’autres éléments artificiels inventés par l’homme.
Ton endroit préféré à Minorque ?
Mon petit coin de paradis personnel à Minorque est la Réserve naturelle de S’Albufera d’Es Grau, à 15 minutes de chez moi en passant par le cami d’en Kane. On peut y randonner, se baigner aux plages de Cala Tortuga, Presili, un vrai bonheur !
¿ Un Français que je pourrais interviewer ?
Marion COTILLARD et Guillaume CANET ! Si jamais ils viennent à Minorque, présente les moi, j’adorerais les rencontrer !
Dans un monde moins utopique, je te conseille Hervé, normand comme moi, qui tient un excellent restaurant à Es Mercadal, Sol 32 !